En 1979, la presse spécialisée annonçait l’édition des premiers « Játekok » - Jeux - pièces pour piano à deux et quatre mains de György Kurtág. L’immense liberté proposée, l’élargissement considérable du champ des gestes possibles, l’exigence musicale portée très haut malgré un accès facile, la richesse pédagogique nourrirent les débats et réflexions sur l’enseignement du piano au sein de l’Atelier de musique du Havre.
A partir de 1997, Jean-Paul Buisson entreprit l’écriture de douze pièces pour piano à quatre mains à vocation pédagogique - Fragmendises - et sollicita la pianiste Françoise Baert pour les travailler.
Après avoir travaillé et donné en représentation un répertoire Kurtag-Bach, puis les partitions du compositeur américain Georges Crumb, Françoise Baert et Jean-Paul Buisson proposent les 53e piâneries.
media203|insert|center>
Le 24 novembre 2011, les deux pianistes ont interprété les nouvelles créations de partitions pédagogiques de Jean-Paul Buisson :
53è piâneries : Alla rotondità pazza
Apprendre une autre lecture du temps où, à l’instant t du geste succèdent ses reflets – résonances qui s’atténuent, rémanences qui s’estompent, transformations qui emplissent l’espace jusqu’à l’irruption de l’instant suivant. Favoriser une lecture spontanée et intuitive, permettant la concentration la plus intense sur le son de l’ensemble, afin de révéler l’évidence des durées, le bon phrasé global par la recherche d’une juste et sobre chorégraphie des huit mains.
60è piâneries : Alla ventura sconcertante
Conçues pour aider les élèves à vaincre leurs peurs, les partitions « semi-graphiques » comportent un ensemble de signes connus, rassurants, académiques, permettant spontanément d’imaginer les gestes nécessaires à leur interprétation. Mais les compositions graphiques interdisent tout déchiffrage signe à signe de la musique. Face à ces supports rassurants et déconcertants, ces bouées qui font couler, point de salut hors d’une acceptation totale de l’immersion, de la mise en jeu et l’exacerbation de toutes les facultés indispensables à la composition spontanée, hors de l’abandon du plaisir de jouer au profit du bonheur de découvrir les espaces inconnus enfouis au plus profond de chacun.