Danse et chorégraphie Nathalie Tissot
hommage à Pierre Doussaint
avec la complicité de : Marion Maret, metteuse en scène et comédienne, Thomas Gaubiac, metteur en scène et comédien, Jean Paul Buisson musicien, compositeur, Walter Pace, lumières
Un ou plusieurs habitants : dans le rôle de l’étranger

Le processus : Evasion après…
Il n’ y a que l’acte, la danse de celui qui oeuvre, qui parchemine le temps.

Jamais le dérisoire ne m’a semblé plus ancré dans le réel.
Je ne vois pas d’autres raisons à la fabrication d’une oeuvre.
Jamais l’explication de cette nécessité, comme celle de pisser, ne m’a paru plus inutile.

Je suis née en 64, tandis que l’art tentait de briser les carcans infligés au corps.Je ne vois pas d’autres raisons à la fabrication d’une oeuvre.
Perdre l’être de partage d’une vie m’inflige un nouveau regard sur le monde.
Etre là sans équivoque, ici et maintenant.
Evasion n’est que le titre de
Notre inconstance à la règle
Notre inconvenance
Nos hors champs perpétuels
Evasion, nos rêves en bandoulières

Principes chorégraphiques : CORPS

Une enveloppe, la peau, gardienne délimitant l’espace extérieur de l’espace intérieur. Lieu d’échange, d’équilibre, d’adaptation, de réponse. C’est l’organe contenant l’« être » du dedans et sa projection, son débordement sensoriel au dehors. Une danse qui s’approprierait un espace organique, prolongation rêvée du danseur, un ventre en expansion. Un être captif, juste au bord de sa captivité, là, maintenant où le corps cherche sa sortie, il y a un monde d’exploration. Un corps en contraction, puis l’instant de relâchement, d’abandon…l’os répond, une mémoire profonde lève le corps et le meut aux limites des certitudes, comme tenue par des fils invisibles.
Les « autres » seront le choeur au service du rêve du Solo, ses évasions. Parfois ses réalités, les gardiens des enclos, les veilleurs, les « Voisins » derrière la fenêtre, au balcon, les témoins silencieux ou loquaces.

A propos de la chair
Mon corps est au nombre des choses, il est l’une d’elles, il est pris dans le tissu du monde et sa cohésion est celle d’une chose. [...] il tient les choses en cercle autour de soi, elles sont une annexe ou un prolongement de lui-même, elles sont incrustées dans sa chair, elles font partie de sa définition pleine et le monde est fait de l’étoffe même du corps. (Merleau Ponty)

Il n’y a de frontières que pour cette plénitude enfin de l’outrepasser, et à travers elle de partager à plein souffle les différences, l’obligation d’avoir à forcer quelques frontières que ce pourra être, sous la poussée de la misère,
est aussi scandaleuse que les fondements de cette misère. (Edouard Glissant, Martinique)

Nous collaborerons avec des « habitants » du territoire et collecterons leurs impressions sur les thèmes de la création. Nous souhaitons que leurs paroles, leurs fantaisies créent un questionnement sur la réalité des frontières dans nos quotidiens.
L’idée étant de nourrir le processus de création de ces mots, de ces mémoires recueillies, de nos sensations physiques ou fictives, de nos capacités à explorer le « hors limites ».
Le goût de l’évasion.
Le personnage unique de « l’étranger » venant exprimer « sa/ses » propre(s) limite(s) pourra être interprété par un ou plusieurs habitants se relayant la parole. Cette place réservée au coeur de la création participe du
processus d’intégration au territoire.

Calendrier
Laboratoires vivants dès le mois de janvier.
> Première prise de contact avec les « habitants » des villes et villages d’Eure et Loir
Résidence de création dès mars à Chartres et Nogent le Phaye>
> Collectage et filmage
Création en octobre 2014